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Sondage - Noms féminins pour les futures voiries

Consultation citoyenne du 23/2 au 8/3 afin de désigner 3 noms de rue féminins qui seront attribués lors de prochaines ouvertures de voiries.

Dans le cadre de la charte pour l'Égalité des chances, le Collège communal d’Oupeye et son Échevine en charge de cette matière, Cindy Caps, sollicitent l’avis des citoyens pour attribuer trois noms de rues qui seront attribués lors de prochaines ouvertures de voiries. Ce sont des femmes célèbres qui sont à l’honneur.

En effet, dans sa volonté d'agir pour une société plus équitable et à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars, la Commune veut marquer le coup. D’autant plus qu’à Oupeye, seules trois voiries portent des noms de femmes : les avenues Reine Astrid, Reine Elisabeth et Reine Fabiola.

Au travers d’un vote en ligne, le Collège donne la possibilité aux Oupéyens de choisir 3 noms de femmes célèbres parmi une liste de 10 noms proposés.

1. Simone de Beauvoir

Simone de Beauvoir, le féminisme dans les mots 

Issue d’une famille bourgeoise, Simone de Beauvoir grandit dans un environnement stable et aisé. Adolescente, la ruine de sa famille perturbe son cocon douillet et dégrade les rapports entre ses parents. Cette vision du couple la marquera et aura certainement un rôle dans son désir de vivre des relations amoureuses non conformistes. 

À 15 ans, la jeune fille de bonne famille sait ce qu’elle veut : elle deviendra écrivaine ! La publication de « Deuxième Sexe », un essai philosophique, existentialiste et féministe, défraye la chronique. Ce livre y détaille la condition féminine après la Seconde Guerre mondiale. Malgré́ les critiques, cette œuvre connait un véritable succès et Simone de Beauvoir devient l’icône des femmes émancipées.

Pour l’auteure, elles ont un rôle à jouer. En restant passives et en laissant les hommes développer le sexisme, elles entretiennent leur vie de femmes soumises.

« On ne nait pas femme, on le devient. » 

2. Rosa Parks

Rosa Parks, le geste osé qui compte.

Rosa Parks grandit aux Etats-Unis en Alabama, à une époque où le Klux Klux Klan sévit activement et où les interactions entre personnes de peau noire et de peau blanche sont légalement limitées. Malgré́ la loi Jim Crow affichant « separate but equal » (sépares mais égaux), l’Egalité n’est clairement pas atteinte.

Son engagement contre la ségrégation raciale commence avec son mari, en 1940. Elle rejoint la Montgomery Voters League qui aide les personnes de couleur à réussir leur test d’inscription aux listes électorales. Il se poursuit en 1943 lorsqu’elle devient la secrétaire d’Edgar Nixon, dirigeant de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People locale), organisation américaine pour la défense des droits civiques. 

Puis arrive ce fameux jour du 1er décembre 1955. Rosa Parks est assise dans un bus lorsque le conducteur lui demande de se déplacer pour laisser sa place à un Blanc. Las de devoir céder et se soumettre encore une fois, elle refuse et est arrêtée. Son avocat, Edgar Nixon, saisit l’opportunité́ de faire de cet acte un combat contre la ségrégation raciale. Rosa Parks n’est pas la première à refuser d’obéir. Mais sa position de personne stable et éduquée contribue à la faire devenir le symbole de la lutte contre les inégalités raciales. 

« Si nous baissons les bras, nous sommes complaisants envers les mauvais traitements, ce qui les rend encore plus oppressifs. »  

3. Marie Curie

La science au féminin 

Née à Varsovie, en 1867, Maria Salomea Sklodowska s’implique très jeune dans sa scolarité́. À cette époque en Pologne, les études supérieures étant interdites aux femmes, elle intègre une université́ clandestine. À 24 ans, elle part rejoindre sa sœur à Paris et s'inscrit à la faculté́ des sciences pour y suivre des études de physique. 

Elle rencontre Pierre Curie avec qui elle se marie peu de temps après. L’arrivée de leur premier enfant comble le couple, mais la jeune femme refuse de se cantonner au rôle de mère et d’épouse. 

Le duo de scientifiques se plonge dans l’étude de la radioactivité́. Leurs travaux sont rendus publics et plusieurs fois primes. La consécration a lieu en 1903, lorsque Marie Curie, alors âgée de 36 ans, se voit attribuer avec son mari le prix Nobel de physique pour leurs découvertes sur le phénomène des radiations. Elle devient la première femme à recevoir une telle récompense. 

Marie Curie n’a pas milité pour une cause ni plébiscité la condition féminine, mais sa position de physicienne et chimiste reconnue a permis à de nombreuses jeunes filles de réaliser que la science n’était pas une discipline réservée aux hommes. 

« J'ai souvent enté interrogé, surtout par des femmes, sur la façon dont je pouvais concilier vie familiale et carrière scientifique. Eh bien, ça n'a pas enté facile. »  

4. Simone Veil

Simone Veil, une révolution pour la femme 

De son nom de jeune fille, Simone Jacob, celle que l’on associera bien plus tard à la libération de la femme, vit son adolescence durant la Seconde Guerre mondiale, sous la terreur nazie. Rescapée de la déportation à Auschwitz, elle gardera les marques de la Shoah tatouées dans sa chair et ancrées à jamais dans son esprit. 

En 1974, nommée par Valéry Giscard d’Estaing, elle devient ministre de la Santé. Le 26 novembre de la même année marque un tournant pour chaque femme. Son discours à l’Assemblée Nationale pour la dépénalisation de l’avortement est un long combat qu’elle finit par remporter. La loi Veil est promulguée 1 mois et demi plus tard. C’est une révolution pour les femmes qui peuvent dorénavant avoir recours à une IVG (interruption volontaire de grossesse) en toute légalité́. 

« Ma revendication en tant que femme c'est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m'adapter au modèle masculin. »

5. Hannah Arendt

Politologue et philosophe allemande

Politologue, philosophe et journaliste allemande naturalisée américaine, Hannah Arendt est connue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme, la modernité et la philosophie de l'histoire. 

Ses ouvrages sur le phénomène totalitaire sont étudiés dans le monde entier et sa pensée politique et philosophique occupe une place importante dans la réflexion contemporaine. Ses livres les plus célèbres sont Les Origines du totalitarisme, Condition de l'homme moderne et La Crise de la culture. Le mot « Totalitarianism » exprime l'idée que la dictature ne s'exerce pas seulement dans la sphère politique, mais dans toutes, y compris les sphères privée et intime, quadrillant toute la société et tout le territoire. Son livre Eichmann à Jérusalem, publié en 1963 à la suite du procès d'Adolf Eichmann en 1961, où elle développe le concept de la banalité du mal, a fait l'objet d'une controverse internationale.

« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger ».

6. Marie Popelin

Fondatrice du féminisme en Belgique

Marie Popelin a étudié le Droit et la médecine à l’université. La plus jeune a ouvert sa pharmacie à Bruxelles alors qu’en 1888, Marie ne peut pas exercer son métier d’avocate.

Cette dernière, sa sœur et d’autres femmes, fondent alors en 1892 la Ligue belge du droit des femmes. Cette ligue lutte pour l’égalité politique, économique et civile des femmes.

Ce sont "les premières féministes en Belgique".

« Créer, non une femme libre, telle que la rêve l’imagination désordonnée de quelques sacristains en délire, mais la femme émancipée, honorablement émancipée, par le travail, par le talent et par la science ».

7. Louise Michel

Institutrice, femme de lettres et militante anarchiste et féministe

Née le 29 mai 1830 en Haute-Marne au château de Vroncourt, Louise Michel est la fille de Marie-Anne Michel, servante, et de « père inconnu » (probablement Laurent Demahis, fils du châtelain, dont elle portera le nom jusqu’à ses 20 ans). Elle grandit au château et y reçoit une éducation de qualité. En 1852, Louise obtient un diplôme d’institutrice. Elle enseignera au sein d’écoles libres qu’elle crée. Attachée à l’égalité et convaincue que c’est par l’éducation qu’elle pourra être atteinte, elle s’emploie à dispenser un enseignement similaire à tous et toutes, filles et garçons.

Puis elle part enseigner à Paris, rencontre des révolutionnaires et s’engage en politique. Louise défend les droits des ouvriers et des femmes… qu’elle encourage à travailler. En mars 1871, lors de la « Commune de Paris », elle prend les armes au côté des Parisiens qui se rebellent violemment contre le gouvernement et sa politique injuste envers les pauvres. Louise sera arrêtée et détenue sept ans en Nouvelle-Calédonie. À son retour, en 1880, elle reprendra son combat pour une société plus juste.  

« Notre place dans l’humanité ne doit pas être mendiée mais prise ! »

8. Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, dite « La belle liégeoise »

Pionnière liégeoise du féminisme, figure majeure de la Révolution française qui a milité avec Olympe de Gouges

Originaire de la région de Liège, Anne-Josèphe Théroigne connaît une existence tumultueuse. Quittant la Belgique, elle traverse de nombreux épisodes rocambolesques en Italie et en France. Personnage haut en couleurs, féministe avant l’heure, elle rejoint les rangs des Girondins à l’Assemblée nationale en 1789 lorsqu’elle se précipite à Paris en apprenant que la révolution gronde, attirée par les promesses d’une extension des libertés individuelles et d’une plus grande égalité des droits. Elle prend la parole au club des Cordeliers et devant l’Assemblée. Elle soutient la création de clubs patriotiques mixtes et féminins et, aux côtés d’Olympe de Gouges, et défend l’expansion des droits civiques des femmes.

« Les femmes ont les mêmes droits naturels que les hommes, de sorte qu’il est extrêmement injuste que nous n’ayons pas les mêmes droits dans la société ».

9. Lucie Dejardin

Femme politique, militante pacifiste et féministe wallonne

Née à Beyne-Heusay, elle ne connaît pas l’obligation scolaire et travaille dès lors très tôt en occupant divers petits boulots ne nécessitant pas de qualification. L’exploitation dont elle fait l’objet la conduit à militer dans les rangs des mouvements socialistes et coopératifs naissants.

Dès le début de la Grande Guerre, Lucie Dejardin entre au service de La Dame blanche, où elle travaille comme agent de renseignements. En juillet 1915, elle est arrêtée, jugée et condamnée à perpétuité. Fin 1917, en raison de son état de santé, elle bénéficie d’un échange de prisonniers et passe la fin de la guerre en France où elle s’occupe d’enfants belges en exil.

À son retour à Liège, en 1919, elle s’engage surtout dans l’action militante : la paix, la liberté, l’égalité de droits entre les sexes, l’action sociale. Elle participe à plusieurs congrès internationaux et fait entendre la voix des femmes comme représentante de plusieurs ligues et comités. En 1926, elle entre au Conseil communal de Liège.

Trois ans plus tard, Lucie Dejardin a fait son entrée à la Chambre des représentants le 26 mai 1929. Elle est la première femme à avoir été élue au suffrage universel (masculin) au Parlement belge. Élue sans bénéficier des voix des autres femmes, le droit de vote étant limité aux hommes jusqu’en 1948, elle peut quant à elle exprimer un vote en raison de son statut particulier d’ancienne prisonnière politique.

Son action au Parlement s’est portée vers les questions de lutte contre la pauvreté, contre l’alcoolisme, et en faveur du statut des enfants et des femmes.

Réélue en 1932, elle perd son siège en 1936 et devient secrétaire-propagandiste de la fédération liégeoise du Parti Ouvrier Belge ; c’est pour remplacer Georges Truffaut décédé en Angleterre en 1942, qu’elle retrouve la Chambre en septembre 1944, jusqu’à son décès en octobre 1945.

10. Lise Thiry

Scientifique et femme politique wallonne, figure de proue du féminisme, de la médecine sociale et de l’aide aux réfugiés et aux victimes du sida

Elle poursuit des études de médecine à l’Université de Liège pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est, en 1946, l’une des trois seules femmes diplômées sur un total de 140 étudiants.

Chercheuse à l’institut Pasteur de Bruxelles, elle se spécialise en virologie et microbiologie. En 1952, elle y créera le service de virologie. Professeur à l'Université libre de Bruxelles, Lise Thiry participe à la mise au point d’un dépistage du virus du sida. Elle est également présidente du Conseil scientifique de prévention du sida. 

À côté de cette brillante carrière scientifique, Lise Thiry entend également s’investir dans la société dans laquelle elle vit. Un de ses combats en tant que femme et en tant que médecin sera en faveur de la dépénalisation de l'avortement.

En 1985, elle est élue au Sénat et reçoit le titre de femme de l'année. Elle participera en 1990 à une commission chargée de l’évaluation des effets de la nouvelle Loi relative à l'interruption volontaire de grossesse dont elle est l’une des rédactrices.

Militante en faveur des droits de l’homme, Lise Thiry participe alors à toutes les manifestations et apporte sa caution aux pétitions des associations de soutien aux illégaux. A ce titre, elle est invitée à siéger, en 2000, comme représentante d'ONG dans une des chambres de la commission de régularisation des étrangers en situation irrégulière.

En 2011, elle obtiendra le titre de Commandeur du Mérite wallon. Elle est décédée ce 16 janvier 2024, à l’aube de ces 103 ans.

« L’injustice, les malheurs, ils sont si irritants qu’ils vous empêchent de dormir, le soir. Et puis, le lendemain, à cet éveil de l’aube si rafraîchissant, on dresse des plans pour la lutte. En fin de course, … ce sera bien l’aube qui gagnera. »

Sources :

https://www.1jour1actu.com/culture

https://www.linternaute.fr/actualite/biographie

https://connaitrelawallonie.wallonie.be/fr/wallons-marquants 

https://fr.wikipedia.org

https://gallica.bnf.fr/blog/31102022/theroigne-de-mericourt?mode=desktop

https://theconversation.com/theroigne-de-mericourt-une-revolutionnaire-feministe-meconnue-109337